« Je suis venu pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance » (Jean 10,10). Jésus prononce cette phrase alors qu’il se compare lui-même au berger qui prend soin de ses brebis. Il les connaît chacune par leur nom. Il marche à leur tête. Il leur trouve de bons pâturages. Grâce à Lui, ses brebis sont en sécurité et vivent mieux.
Jésus agit de même avec ses disciples. Il est venu nous redire que notre vie terrestre vaut la peine d’être vécue et qu’elle s’épanouira un jour en vie éternelle. Il est venu donner un sens nouveau à nos actions, à nos souffrances, à nos joies. Il est venu nous apprendre à vivre de la vie même du Père, dans l’amour, le respect, la dignité. Il est venu pour nous inviter à construire avec lui le Royaume qu’Il a inauguré et qui est en marche dans l’histoire.
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Les sacrements et le Royaume
C’est dans cette perspective que se situent les sacrements. Dans une situation de « chrétienté » apparaissait surtout leur aspect d’étape de la vie terrestre. Dans la société éclatée où nous sommes, ils retrouvent davantage leur rôle de signes et d’annonces du Royaume. L’eucharistie nous fait célébrer la communion universelle et nous demande de travailler à cette communion. La Confirmation nous dit l’irruption de l’Esprit et nous invite à en être les témoins. La Pénitence nous donne de faire l’expérience de la réconciliation offerte par Dieu et, cependant, à la réaliser jour après jour. Tous les sacrements nous affirment que le Royaume est déjà là et qu’il est encore à venir. Ils sont des lieux où, en même temps, se célèbre notre foi et se révèle sa pauvreté. Ils sont « du ciel » et en eux transparaît le Royaume. Ils sont « de la terre » et dans leur accomplissement même nous expérimentons nos hésitations, nos doutes, nos pesanteurs. Gestes prophétiques montrant que notre vie éternelle est déjà commencée et que nos actions, en apparence banale, peuvent être signe du Royaume.